Le projet d’inventaire

En 2014, la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Côte d’Or et Saône-et-Loire a initié un projet participatif d’Inventaire de la Biodiversité Communale principalement sur les oiseaux et plus généralement sur la faune vertébrée (mammifères, amphibiens et reptiles).

Ce projet a été animé en 2019 sur Beaulieu et dans 8 autres communes rurales. Il a pour objectif de porter à la connaissance des habitants de ces villages la diversité des espèces et des milieux qui les côtoient.

Aidé de volontaires, naturalistes ou amateurs, l’équipe de la LPO de Côte d’Or et Saône-et-Loire a mené des inventaires afin d’améliorer l’état des connaissances sur la biodiversité locale, invitant les habitants à des conférences et à des sorties de découverte.

Les résultats

Le bilan des inventaires montre la présence de 94 espèces de vertébrés fréquentant le territoire communal tout au long de l’année.

Groupe taxonomiqueNombre d’espèces recensées sur la communeNombre d’espèces recensées en Côte d’Or
Oiseaux74329
Mammifères1575
Amphibiens418
Reptiles113

Des photos ou vidéos de la faune prises sur le territoire communal ? N’hésitez pas à nous les transmettre !

Les différents secteurs

La vallée du Brevon et ses prairies

Le Brevon est ses abords constituent un milieu de vie et d’alimentation idéal pour de nombreuses espèces. Le Martin-pêcheur d’Europe peut y être observé toute l’année, tantôt filant au ras de l’eau, tantôt perché à l’affût d’un poisson ou d’un batracien.

Plus discret, le Cincle plongeur, au plumage plus sobre et de la taille d’un merle, a pour caractéristique d’attraper ses proies en marchant au fond de l’eau, totalement immergé.

Si les petits poissons font le bonheur du Martin-pêcheur, les plus gros finissent dans le jabot du Héron cendré, présent toute l’année, ou de la Grande Aigrette, observée surtout en hiver. Le régime alimentaire de ces deux échassiers est également composé d’une grande variété de proies telles que des petits rongeurs et des batraciens.

Si vous êtes chanceux, vous apercevrez peut être la farouche Cigogne noire en action de pêche mais vous aurez plus de chance de l’observer en vol au dessus de la forêt. Ce grand échassier est un nicheur rare dans le département avec 3 à 4 couples nicheurs connus ces deux dernières années.

Les berges arborées du Brevon sont aussi propices à l’observation de nombreux passereaux insectivores qui y trouvent le gite et le couvert comme la Fauvette à tête noire, la Fauvette des jardins, un peu plus rare, ou encore le Pouillot véloce, dont la présence est repérable facilement grâce à son chant dansant et répétitif « chiff chaff ».

Les prairies constituent des territoires de chasse très favorables, fréquentés par le Renard roux ou encore le Chat forestier, espèce protégée. Ces prédateurs sont très utiles pour les agriculteurs puisque leur régime alimentaire est composé principalement de petits rongeurs.

Les espaces cultivés

Dans la commune, les plateaux sont occupés par les cultures. En période de nidification, ces milieux agricoles sont les moins riches en espèces d’oiseaux en terme de diversité et d’abondance. Même l’Alouette des champs, pourtant spécialiste des milieux cultivés, y est peu abondante. Heureusement, les lisières forestières attirent quelques espèces supplémentaires. Citons le Pipit des arbres qui profite des bandes laissées enherbées en bordure de culture pour y nicher.

Nous y trouvons quelques espèces du bocage attirées par des reliquats de haies ou des zones buissonnantes telles que le Bruant jaune et la Pie-grièche écorcheur.

Ces espaces ouverts représentent le territoire de chasse privilégié des Buses variables, grandes consommatrices de petits rongeurs. Un autre rapace diurne, le Faucon crécerelle, de taille plus petite, peut être également observé faisant du vol sur place, à l’affût des campagnols.

La forêt

Les espaces forestiers occupent la majeure partie du territoire communal. Selon les essences, feuillus ou résineux, le cortège d’espèces diffère. Les boisements de feuillus (chêne, hêtre…) accueillent le plus grand nombre d’espèces. Cinqu espèces de pics ont été recensées, dont le Pic Noir, le plus grand pic européen et le Pic mar, cousin proche du Pic épeiche, le plus commun de nos pics bigarrés. La conservation des bois morts sur pied et des arbres à loges (cavités creusées par les pics) est bénéfique pour ces espèces.

Les pouillots sont bien représentés avec le très commun Pouillot véloce, le Pouillot fitis et le Pouillot siffleur, plus rare.Présents uniquement à la belle saison, ils se répartissent selon les âges des peuplements forestiers en occupant des strates de végétation de différentes hauteurs.

Les parcelles de résineux, minoritaires dans la commune, sont attractives pour la Mésange huppée, les Roitelets huppé et à triple bandeau. Ces derniers sont les plus petits passereaux d’Europe, pesant 5 à 7 grammes.

La forêt est aussi le domaine des rapaces bien spécialisés comme l’Autour des palombes, ou encore la Bondrée apivore, dont le régime alimentaire est composé presque exclusivement de guêpes et de larves d’hyménoptères (guêpes, bourdons…).

En inspectant les ornières gorgées d’eau au hasard de vos promenades au printemps vous y trouverez peut être le Triton alpestre.

Le vallon du puits de Précuse

Le vallon, enclavé dans la forêt, menant à la Ferme Précuse, est propice à l’observation des espèces forestières. Les prairies constituent un endroit idéal pour observer les oiseaux forestiers à découvert tel que le rare Pic cendré cherchant les insectes à même le sol tout les Grives draine et musicienne.

En lisière, vous pourrez peut être découvrir le mâle du Bouvreuil pivoine, facilement reconnaissable à son plumage plumage rouge vif ou le très discret Accenteur mouchet. Le Grosbec casse-noyaux y est assez commun en toute saison. Timide et discret, il est facilement repérable grâce à ses cris secs « Tsic… tsic… », à la sonorité métallique, émis en vol ou au sommet des arbres.

C’est également le lieu idéal pour voir traverser à découvert un Martre des pins ou encore des cervidés tels que le Chevreuil européen ou le Cerf élaphe.

Le village et ses jardins

Le village et sa périphérie sont très riches en espèces, particulièrement au printemps et à la belle saison. Le ballet aérien des Hirondelles rustique et de fenêtre, bien connues des habitants, annonce l’arrivée du printemps. Les effectifs d’hirondelles sont en diminution en France et la pose de nichoirs est un moyen efficace de leur venir en aide.

Les jardins sont accueillants pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux insectivores tant que les produits phytosanitaires sont bannis: Mésanges charbonnière et bleue, Rougequeues noir et à front blanc, Chardonneret élégant, Linotte mélodieuse

Le Hérisson d’Europe, lui aussi en régression en France, grand consommateur de limaces et d’escargots, est un auxiliaire efficace pour le jardinier. Le Torcol fourmilier, particulièrement difficile à observer avec son plumage mimétique, est présent dans les vieux vergers aux alentours immédiats du village.

Depuis le pont surplombant le Brévon, la Gallinule poule-d’eau se laisse observer en compagnie de ses poussins.

Dès la tombée de la nuit, l’Effraie des clochers surnommée la « Dame Blanche » s’envole du clocher en quête de nourriture, principalement des petits rongeurs.